La partie et le tout, principe ludique d’incertitude.

 

Dans l’esprit des projets du Collectif 1001, nous avons exploré la notion du nombre et de la quantité en choisissant de travailler avec des puzzles. Les pièces de puzzles, fragments colorés de papiers ont été notre « matière plastique » pour réfléchir, découvrir, comprendre et générer des milieux nouveaux.

Martine devant Jeu de hasard, pictopoème du collectif 1001, octobre 2021.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De décembre 2021 à juin 2022, le Collectif 1001 s’est invité à la résidence de la Grossmatt (foyer d’accueil médicalisé), pour mener un projet artistique avec la participation des résidents et du personnel de l’établissement.

Véronique Moser, qui anime depuis de nombreuses années des ateliers à la Résidence de la Grossmatt et aux ateliers du FAS de Duttlenheim, accompagnée pour l’occasion de son équipière Corine Kleck, partagent leur travail d’artistes plasticiennes.

Ce projet a été soutenu par l'ARS et la DRAC Grand Est (dans le cadre de l'émergence et le développement des politiques culturelles au sein des établissements médico-sociaux) avec le partenariat des Emmaüs Mundo. 

Xavier travaille au pictopoème Hasard rose, juin 2022

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pictopoésie ?

Le mot « Pictopoésie » a été inventé par Victor Brauner, peintre surréaliste dans les années 1930. Pour lui « La Pictopoésie n’est pas de la Poésie. La Pictopoésie n’est pas de la Peinture. La Pictopoésie est de la Pictopoésie. »

Et puisque selon Victor Brauner, l’imagination « Reine des facultés » change la réalité vécue en surréalité, nous nous permettons de lui emprunter ce terme.

Dans notre projet, la règle du jeu est la suivante :

« Prenez un puzzle, le nombre de pièces importe peu, il peut même être incomplet. Sur l'envers des pièces, gribouillez, dessinez, écrivez, collez en toute liberté.

Pour faire de ce puzzle un véritable 1001, n'oubliez pas de compter vos traits, vos caractères, vos motifs. Une fois toutes les pièces recouvertes, assemblez le puzzle sur son endroit puis retournez le pour découvrir.... Un pictopoème. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des puzzles, un peu, beaucoup, passionnément

Dans un premier temps des puzzles ont été collectés auprès des Emmaüs de Mundo, partenaire du projet. Des puzzles de tous niveaux, complets et ... incomplets. Si d’ordinaire une pièce manquante signe la fin du jeu, le collectif 1001 décide du contraire.

L’intérêt du vide laissé par l’absence d’une pièce déplace la conception de la beauté par l’achèvement. Si la finalité de reproduire le modèle n’existe plus alors place à l’aléatoire et à l’invention.

Maison puzzle au chat, Eve Poteau, janvier 2022

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le puzzle envisagé sous son aspect symbolique et ludique

Les pièces des puzzles, fragments colorés de papiers sont notre «matière plastique» pour réfléchir, découvrir, comprendre et générer des milieux nouveaux.

Les deux artistes proposent de construire des environnements qui permettent de réfléchir « La Partie et le Tout » comme des outils artistiques pour penser le monde d’aujourd’hui et ouvrir le projet à des disciplines complémentaires (social, réseaux, écologie...).

Le collectif 1001 à l'oeuvre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Trames, rhizomes, ramifications se déploient et introduisent les notions de réseau, de lien, de connexion. Création d’un système de pensée et de représentation qui tout en convoquant la cartographie est aussi une manière de penser un espace matériel et immatériel: espace fluctuant et nomade, qui sollicite notre imaginaire. Délaissant l’espace de la table ou du plateau de jeu, il pourrait bien investir le sol ou les murs.

Ici l’incertitude et l’intervention du hasard sont envisagées comme des éléments positifs favorisant l’aléa et l’inattendu comme alliés de pratiques plastiques.